Bien décidé à faire ma plongée sur le Coolidge (un paquebot
américain converti en transporteur de troupe pendant la seconde guerre
mondiale), objectif de mon voyage, je partis au Vanuatu.
Mais la météo changea la donne. Départ de Nouméa lundi en
mode Julien (j’ai fait mon sac comme un grand et donc j’ai oublié mon maillot
de bain et ma serviette, inutile sur une île…) et arrivée à Santo avec une
grosse alerte cyclonique : PAM surnommée affectueusement le Monster !
Briefing au Nakamal avec Zaza et le groupe de français
d’Espirit d’aventure, petit Kava (boisson analgésique du pacifique, le kava
local étant réputé le plus fort du monde) dans un shell et analyse de la
situation. Bilan : pas de plongée ! Bon nous avons quand même fait
Millenium cave, une sortie découverte d’une grotte avec des milliers
d’hirondelles qui crépissent les rochers de guano, un peu de canyoning, de saut
depuis les rochers et de marche dans la forêt où nous avons appris l’humour des
Ni-Vanuatu (donner des feuilles urticantes pour s’essuyer… content de s’être
bien entendu avec notre guide).
Deuxième débriefing et re kava : toujours PAM dans le
radar et donc sortie aux trous bleus, petits lacs transparents, encore une dure
journée.
Nous avons même poussé le chauffeur vers le nord de l’île
afin de déjeuner à Port Olry. Partie de beach volley, baignade, photos de
groupe. Nous apprenons que le restaurant a payé 5 000 VATU un sorcier
super puissant pour qu’il envoie le cyclone sur une autre ile (dans ces
pouvoirs, il arrête les tremblement de terre aussi mais il ne fait pas revenir
ta femme en moins de 24h comme les marabouts). Nous n’avons pas pu le voir malheureusement.
PAM approche mais nous restons prêts à profiter de nos derniers instants.
Troisième
debriefing et re-kava (toujours aussi
mauvais cette boisson mais l’habitude se prend) :
PAM traine des pieds et nous pensons que nous allons être
épargné (enfin petite croyance quand même car les photos satellites ne sont pas
rassurantes). Donc nous allons faire Million dollar point (zone de décharge de
l’armée américaine, la légende dit que la France et l’Angleterre aurait négocié
le prix du matériel, pas assez pour l’Oncle Sam qui préféra jeter que brader…).
Petite course de Bernard l'hermite et retour maison pour une
collègue qui ne veut pas risquer de rester bloqué…
Debrief du soir, kava, et programme d’une sortie dans un
village du sud avec barbecue et musique.
A ce moment PAM dit stop la déconne ! J’arrive !
Vendredi fut donc depuis très tôt jusqu’à très tard une journée
enfermée. Plus de réseau électrique, plus d’Internet, plus de téléphone
portable.
Heureusement la gaziniere fonctionne et je peux me faire mes pattes
chinoises devant un film. Malgré des vents à probablement plus de 100 km/h, pas
de grosse frayeur.
Samedi matin, le soleil nous fait des signes, nous parlons
plongée mais pas possible avant lundi compte tenu de l’état de la mer.
Portés comme potentiellement disparu, nos familles sont sans
nouvelles, notre ambassade non plus, nous survivons :
Pour passer le temps nous essayons de faire du kayak mais
finissons encore au trou bleu de Riri.
Sandwichs, bières, langouste le soir, le temps passe dans
l’angoisse du cyclone qui nous empêche de profiter…
Pour le côté absurde, le monde était sans nouvelle de Santo,
mais Santo voyait du monde ! Un magnifique paquebot non prévu rempli
d’australien débarqua le matin au port, avec son flot de touriste cherchant de
l’internet gratuit car celui du bateau est payant. Mais arrêtez moi, nous
n’avons pas Internet et nous voudrions bien pouvoir payer pour envoyer un mail,
pas possible pour les non croisièristes. Dommage, notre ambassade et notre
famille attendrons.
Zaza croise un ambulancier avec un téléphone satellite et
fait envoyer un message de vie sur le blog. Mais, je ne comprends pas bien, il
y possibilité de joindre et d’être joint sur les téléphones des expatriés
australiens et américains travaillant notamment pour des ONG ? Je dois
être naïf, la France, nos familles et l’ambassade attendrons.
Dimanche est très calme, à nouveau un paquebot d’australien
entre autre, mais prévu cette fois et donc le marché artisanal est vraiment
sympathique. Mais, je dois encore me tromper, ce grand bateau dont le signal
wifi bloqué par un code nous parvient est prévu par les locaux donc programmé
d’avant et il communique avec le monde ? Je dois être un peu fatigué par
le Kava et notre famille, le monde, nos familles et notre ambassade attendrons…
Lundi :
Le temps est calme et la mer également, sans nouvelles, avec
des retours plutôt alarmant de Tana et d’Efate (l’ile de Port Vila) qui nous
laissent penser que le prochain vol sera fin de semaine, je me décide à me
prendre en main et je vais plonger.
Baiser à la Lady (pas de jalousie à avoir, elle est à 42
m de fond, naine et probablement en couple avec la licorne qu’elle tient
affectueusement) et promenade à 45 m dans les salles.
Petit point sur ma
consommation, 60 bars restant, environ 14 minutes de palier (sans compter les 3
minutes de sécurité que va me demander ma montre), tout va bien, je suis
large !
Finalement retour surface ok avec tous les paliers et même
un peu dans ma bouteille (j’ai quand même utilisé la bouteille de secours pour
être plus cool lorsque mon manomètre m’indiquait moins de 10 bars, je sais je
suis un grand stressé).
Retour à Air Vanuatu que nous visitons tous les jours depuis
samedi et selon leurs ouvertures et pas d’avion car pas de réseau.
Retour à la maison et j’apprends qu’il y a un avion à 17h ce
soir, information obtenue en direct à l’aéroport par le groupe. Tant pis pour
moi, je reviens de plonger et pas de vol avant minimum 12h.
La suite dans le prochain épisode: Le Retour
La suite dans le prochain épisode: Le Retour
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