samedi 28 mars 2015

PAM est là et j’ère au Vanuatu



Bien décidé à faire ma plongée sur le Coolidge (un paquebot américain converti en transporteur de troupe pendant la seconde guerre mondiale), objectif de mon voyage, je partis au Vanuatu.
Mais la météo changea la donne. Départ de Nouméa lundi en mode Julien (j’ai fait mon sac comme un grand et donc j’ai oublié mon maillot de bain et ma serviette, inutile sur une île…) et arrivée à Santo avec une grosse alerte cyclonique : PAM surnommée affectueusement le Monster !
Briefing au Nakamal avec Zaza et le groupe de français d’Espirit d’aventure, petit Kava (boisson analgésique du pacifique, le kava local étant réputé le plus fort du monde) dans un shell et analyse de la situation. Bilan : pas de plongée ! Bon nous avons quand même fait Millenium cave, une sortie découverte d’une grotte avec des milliers d’hirondelles qui crépissent les rochers de guano, un peu de canyoning, de saut depuis les rochers et de marche dans la forêt où nous avons appris l’humour des Ni-Vanuatu (donner des feuilles urticantes pour s’essuyer… content de s’être bien entendu avec notre guide).










Pour l’anecdote, les américains ont eu une très bonne idée pendant la deuxième guerre mondiale, importer une fougère bien dense afin de cacher le matériel dessous. 70 ans plus tard, toujours aussi efficace, les plantes recouvrent même les arbres et étouffent toute la végétation endémique. Un dédommagement américain continue d’indemniser le pays mais l’argent serre aux caisses du pays et non à éradiquer cette plante qui ne doit pas pouvoir l’être au vue de son développement.




Deuxième débriefing et re kava : toujours PAM dans le radar et donc sortie aux trous bleus, petits lacs transparents, encore une dure journée.







Nous avons même poussé le chauffeur vers le nord de l’île afin de déjeuner à Port Olry. Partie de beach volley, baignade, photos de groupe. Nous apprenons que le restaurant a payé 5 000 VATU un sorcier super puissant pour qu’il envoie le cyclone sur une autre ile (dans ces pouvoirs, il arrête les tremblement de terre aussi mais il ne fait pas revenir ta femme en moins de 24h comme les marabouts). Nous n’avons pas pu le voir malheureusement.




PAM approche mais nous restons prêts à profiter de nos derniers instants.
Troisième debriefing  et re-kava (toujours aussi mauvais cette boisson mais l’habitude se prend) :
PAM traine des pieds et nous pensons que nous allons être épargné (enfin petite croyance quand même car les photos satellites ne sont pas rassurantes). Donc nous allons faire Million dollar point (zone de décharge de l’armée américaine, la légende dit que la France et l’Angleterre aurait négocié le prix du matériel, pas assez pour l’Oncle Sam qui préféra jeter que brader…).





Petite course de Bernard l'hermite et retour maison pour une collègue qui ne veut pas risquer de rester bloqué…









Debrief du soir, kava, et programme d’une sortie dans un village du sud avec barbecue et musique.
A ce moment PAM dit stop la déconne ! J’arrive !
Vendredi fut donc depuis très tôt jusqu’à très tard une journée enfermée. Plus de réseau électrique, plus d’Internet, plus de téléphone portable. 

Heureusement la gaziniere fonctionne et je peux me faire mes pattes chinoises devant un film. Malgré des vents à probablement plus de 100 km/h, pas de grosse frayeur.

Samedi matin, le soleil nous fait des signes, nous parlons plongée mais pas possible avant lundi compte tenu de l’état de la mer.
Portés comme potentiellement disparu, nos familles sont sans nouvelles, notre ambassade non plus, nous survivons :
Pour passer le temps nous essayons de faire du kayak mais finissons encore au trou bleu de Riri.


Sandwichs, bières, langouste le soir, le temps passe dans l’angoisse du cyclone qui nous empêche de profiter…
Pour le côté absurde, le monde était sans nouvelle de Santo, mais Santo voyait du monde ! Un magnifique paquebot non prévu rempli d’australien débarqua le matin au port, avec son flot de touriste cherchant de l’internet gratuit car celui du bateau est payant. Mais arrêtez moi, nous n’avons pas Internet et nous voudrions bien pouvoir payer pour envoyer un mail, pas possible pour les non croisièristes. Dommage, notre ambassade et notre famille attendrons.

Zaza croise un ambulancier avec un téléphone satellite et fait envoyer un message de vie sur le blog. Mais, je ne comprends pas bien, il y possibilité de joindre et d’être joint sur les téléphones des expatriés australiens et américains travaillant notamment pour des ONG ? Je dois être naïf, la France, nos familles et l’ambassade attendrons.

Dimanche est très calme, à nouveau un paquebot d’australien entre autre, mais prévu cette fois et donc le marché artisanal est vraiment sympathique. Mais, je dois encore me tromper, ce grand bateau dont le signal wifi bloqué par un code nous parvient est prévu par les locaux donc programmé d’avant et il communique avec le monde ? Je dois être un peu fatigué par le Kava et notre famille, le monde, nos familles et notre ambassade attendrons…

Lundi :
Le temps est calme et la mer également, sans nouvelles, avec des retours plutôt alarmant de Tana et d’Efate (l’ile de Port Vila) qui nous laissent penser que le prochain vol sera fin de semaine, je me décide à me prendre en main et je vais plonger.

Le Coolidge enfin ! Super, immense, inquiétant ! Les salles se suivent avec urinoirs, matériels militaires, vases, cruches, assiettes, seringues. 







Baiser à la Lady (pas de jalousie à avoir, elle est à 42 m de fond, naine et probablement en couple avec la licorne qu’elle tient affectueusement) et promenade à 45 m dans les salles.

 Petit point sur ma consommation, 60 bars restant, environ 14 minutes de palier (sans compter les 3 minutes de sécurité que va me demander ma montre), tout va bien, je suis large !



Sortie de la coque à 18 m de fond, nous sommes rentrés à 4, nous faisons le décompte et nous sommes 3… Le divemaster va chercher le dernier qui s’est trompé et à suivi deux autres plongeurs avant la sortie. Pour ma part, j’ai suivi la suédoise devant moi, pas possible de me tromper avec son shorty.








Là, petit topo et 50 bars, à l’aise…
Finalement retour surface ok avec tous les paliers et même un peu dans ma bouteille (j’ai quand même utilisé la bouteille de secours pour être plus cool lorsque mon manomètre m’indiquait moins de 10 bars, je sais je suis un grand stressé).



Retour à Air Vanuatu que nous visitons tous les jours depuis samedi et selon leurs ouvertures et pas d’avion car pas de réseau.

Retour à la maison et j’apprends qu’il y a un avion à 17h ce soir, information obtenue en direct à l’aéroport par le groupe. Tant pis pour moi, je reviens de plonger et pas de vol avant minimum 12h. 

La suite dans le prochain épisode: Le Retour

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